ACADÉMIE FRANCAISE

Dany Laferrière discourt sous la Coupole

Olivier Dion

Dany Laferrière discourt sous la Coupole

Dany Laferrière, lors de son discours de réception le 28 mai à l'Académie Française, et Amin Maalouf dans sa réponse au nouvel académicien, ont su toucher le cœur de l'assistance franco-haïtienne présente sous la Coupole.

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Par Marie-Christine Imbault
Créé le 28.05.2015 à 22h18 ,
Mis à jour le 29.05.2015 à 09h36

" Ne vous inquiétez pas trop de cette vieille ruse de conteur, on se retrouvera à chaque clairière " prévient Dany Laferrière dès les premiers mots de son discours de réception à l’Académie Française (à télécharger dans son intégralité ci-contre), ce jeudi 28 mai à 15 h.  Se lançant ainsi dans " une longue digression " sous l’œil protecteur de Legba, dieu Vaudou devenu sa mascotte jusque sur la poignée de son épée, qui " permet à un mortel de passer du monde visible au monde invisible ", il rend visite en même temps qu’hommage à son prédécesseur au fauteuil n°2, Hector Bianciotti.
 
Ainsi que le souligne en réponse Amin Maalouf quelques quarante minutes plus tard (son discours est téléchargeable ci-contre), les points communs entre les deux écrivains sont nombreux : exilés, des années de galère dans des chambres misérables, vivant de petits boulots, ils sont très jeunes séparés de leurs pères dont ils apprennent la mort par téléphone. Puis l’écriture, dans des styles différents.

Quand en 1985 Hector Bianciotti publie, pour la première fois en français, Sans la miséricorde du Christ, Dany Laferrière signe son tout premier roman, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer. " Ces deux livres, du moins par leurs titres, ne sont visiblement pas destinés au même lectorat " lance le nouvel académicien qui connaît alors à 32 ans un succès immédiat. Traduit en onze langues, l’ouvrage sera adapté au cinéma.
 
Fils d’un intellectuel et homme politique dont il partage le patronyme, Windsor Klebert Laferrière, qui deviendra Dany, est le premier Québécois et le premier Haïtien à rejoindre la prestigieuse institution, où il est élu au premier tour en décembre 2013.
 
" Dès qu’une date a été prise par l’Académie pour mon entrée officielle dans son sein, j’ai pensé qu’il fallait tenir compte des paysages comme des visages qui m’ont structuré … Port-au-Prince me donnera l’épée, Montréal, l’habit vert, et Paris, le vin et les fêtes de l’esprit ", explique Dany Laferrière avant de préciser: " Mais je ne saurais oublier Petit-Goâve avec ma grand-mère, qui a façonné ma sensibilité ".
 

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