Avant-critique Essai

Boris Cyrulnik, "Quarante voleurs en carence affective" (Odile Jacob)

Boris Cyrulnik - Photo © DRFP

Boris Cyrulnik, "Quarante voleurs en carence affective" (Odile Jacob)

Boris Cyrulnik cherche à comprendre la constance guerrière qui anime les humains et les animaux.

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Par Kerenn Elkaim
Créé le 05.09.2023 à 14h00 ,
Mis à jour le 07.09.2023 à 12h10

Récurrence de la violence. Structurelle et culturelle, cette violence a une double origine. « Une enracinée dans la biologie, une carence affective qui altère le cerveau, l'autre dans la culture, qui réduit la conscience en imposant une seule vérité. » À travers ce livre, l'auteur en saisit les graines. « L'individu animal ou humain est sculpté par son environnement. Chaque espèce vit dans son Umwelt sensoriel, d'où il extrait ce qui compte pour sa survie. » Quand cet univers manque de sécurité affective, les failles se creusent... Le psychanalyste avant-gardiste John Bowlby − auquel le titre de cet ouvrage fait référence − a lui-même souffert de carences affectives enfantines, mais il en a fait une force pour comprendre celle des autres. « Le sentiment d'appartenance est nécessaire au développement de l'individu. » Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, on compte beaucoup d'orphelins « souffrant de graves troubles du développement. » Face au trauma, il n'y a pas d'égalité. Certains arrivent à faire preuve de résilience, mais d'autres n'en possèdent pas les clés. Aussi sombrent-ils dans la désilience qui en fait des êtres vulnérables, sans cesse victimisés. Alors que les filles semblent retourner la violence contre elles, les garçons ont besoin de l'extérioriser. On note que « chez les hommes, la violence létale varie selon les organisations sociales. La violence d'État est la plus terrible, quand au nom d'une croyance sacrée, idéologique ou économique, elle n'hésite pas à tuer »

Chowra Makaremi
Femme ! Vie ! Liberté !
La Découverte
Tirage: 5 000 ex.
Prix: 18 € ; 344 p.
ISBN: 9782348080449

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